reconstruction des seins, un podcast de 2025
La réparation difficile des cancers du sein localement invasifs
On assiste actuellement à une désescalade en matière de chirurgie des cancers du sein.
Autrefois jusque dans les années 2000, l'opération habituelle était une mastectomie totale élargie assez mutilante, qu' on appelait l'opération de Halsted: elle consistait à enlever le sein, le muscle pectoral, et parfois davantage. Mais c'était le seul moyen de traiter les cancers du sein très développés et invasifs localement.
La nécessité de mettre au point des lambeaux musculo-cutané réparateurs
Devant ces importantes mutilations thoraciques nécessaires pour traiter le cancer, les chirurgiens ont développé un arsenal anatomique de lambeaux cutanés doublés d'un muscle qui en enrichit la vascularisation, et donc les possibilités de transfert et de rotation pour couvrir des parties manquantes de la surface du corps.
C'est ainsi qu'en 1975 le professeur Neven Olivari de Cologne a mis au point la technique du transfert du muscle grand dorsal pédiculé; le muscle latissimus dorsi,comme on l'appelle en latin, est un des plus larges muscles du corps humain, richement vascularisé et innervé;Il est situé sur les côtés du thorax, c’est le muscle des grimpeurs; cette technique est très utile pour venir remplacer la peau et le muscle grand pectoral quand ils sont manquants; encore aujourd'hui certains chirurgiens utilisent cette technique pour refaire une épaisseur et un volume susceptible de remplacer un petit sein, ou de venir protéger couvrir ou soutenir une prothèse mammaire en silicone trop exposée, ou recouverte d'une peau fragile.
Le piquant de l'histoire est que cette technique de transfert du muscle grand dorsal avait déjà été inventée par le chirurgien italien Ignacio Tansini en 1906; cette technique avait été complètement oubliée, car elle était utilisée pour réparer les fistules thoracique après tuberculose. La disparition de cette maladie avait mis au rancart l'innovation de Tansini!
Aujourd'hui encore cette technique du lambeau de grand dorsal pédiculé garde des indications dans les cas difficiles. Mais le grand usage du lambeau musculo-cutané de grand dorsal à été lorsqu' on a pu le transférer en tant que lambeau libre, avec des branchements par microchirurgie des minuscules artères,veine et nerf le font vivre.
Ce lambeau a donc été à la base d'un grand nombre d'opérations de sauvetage des membres blessés, quand il faut couvrir l'os d'une jambe ou d'un bras dévastés par une tumeur, une explosion, ou un traumatisme de la voie publique. C’est le yougoslave Marko Godina qui fut le premier à l’utiliser en lambeau libre en 1978. vite suivi par mon ami Patrick Maxwell aux etats unis
Depuis cette époque d'autres Lambeaux de sauvetage on peut être identifiés grâce à des études anatomiques; certains de ces nouveaux Lambeaux servent aussi à la reconstruction du sein après cancer, nous les envisagerons dans un prochain article.
